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Pourquoi Gravelines a du mal à boucler ses fins de mois malgré la manne du nucléaire

Posted on 17 mars 202317 mars 2023 by David

« Gérer Gravelines, c’est comme avoir hérité d’un magnifique château mais ne plus avoir les moyens de l’entretenir » : la métaphore vient de Bertrand Ringot, maire de Gravelines depuis mars 2001. Aujourd’hui, la ville qui accueille la plus centrale nucléaire de France compte de très nombreux équipements d’envergure, construits sous les mandatures de son prédécesseur, Albert Denvers, qui a été (entre autres) maire pendant près de 36 ans (de 1947 à 1965, puis de 1977 à 1995).

Ainsi, avec ses quelque 14.000 habitants, Gravelines compte aujourd’hui le plus grand complexe de loisirs et de sports au nord de Paris, baptisé Sportica, avec ses 25.000 m2 d’installations ; un port de plaisance ; le « PAarc des Rives de l’Aa », avec notamment un stade nautique olympique d’aviron ; un Musée du dessin et de l’estampe ; la base nautique Jean-Binard qui propose 16 activités différentes… Mais aussi un centre artistique et culturel, un centre équestre avec une ferme éducative, de multiples salles de sport et stades. Qui s’ajoutent à un patrimoine historique composé de remparts et de trois églises !

Rééquilibrage de la manne du nucléaire au profit des communes mitoyennes

L’héritage de ce maire bâtisseur – qui utilisa pleinement les dispositifs de retombées fiscales aux bénéfices des territoires dans le périmètre proche d’une installation nucléaire, retombées vues au siècle dernier comme une contrepartie aux nuisances ou à tout le moins aux risques potentiels de vivre dans la proximité d’une telle installation industrielle – engendre aujourd’hui des frais de fonctionnement importants.

D’autant que la fiscalité locale a considérablement évolué depuis 40 ans.

« Avant la commune conservait par exemple tout le bénéfice de la taxe foncière, d’un montant significatif certes de 28,56% mais que je n’ai pas augmenté depuis mon élection », détaille le maire actuel. « Alors qu’aujourd’hui, un tiers est reversé au profit de la communauté urbaine de Dunkerque (CUD) conformément au Pacte Fiscal Financier et de Solidarité, pour une notion de juste équilibre avec les communes mitoyennes de Gravelines. »

L’envers du décor, entre profusion d’équipements et crise énergétique

Même si l’« imposition forfaitaire des entreprises de réseaux » (IFER), versée par les fournisseurs d’électricité à l’intercommunalité, a été créée, la taxe d’habitation a été supprimée en 2010, au profit d’une compensation fixe. « Certes, si on ne regarde que les chiffres bruts, notre budget de 53 millions d’euros pour 12.000 habitants est plus du double de celui des autres municipalités de même taille… mais il faut aussi prendre en compte nos équipements hors normes », poursuit Bertrand Ringot.

En résumé, l’argent versé est d’emblée affecté aux dépenses.

« Pour tenter de maintenir cette offre importante de services publics, nous avons donc par exemple éteint la lumière dans la ville la nuit mais c’est incompréhensible, du point de vue de l’habitant, quand on héberge une centrale nucléaire ! »

Et d’ajouter :

« Sans oublier que nous devons également financer les contraintes liées à la présence d’un site “SEVESO” sur la commune, notamment en matière de prévention des submersions marines. »

Gravelines doit aujourd’hui rationaliser la gestion de son patrimoine. Une équation très compliquée, d’autant plus que la crise énergétique est bien là : le budget gaz et électricité est passé de 2 à 5 millions d’euros entre 2022 à 2023, soit 350% d’augmentation. Entre autres débats sur le tarif des entrées et les prix de la cantine, le maire a notamment dû se résoudre à baisser le rideau d’une des deux piscines, à fermer la base nautique trois mois en basse saison, à ne plus ouvrir la salle de basket féminin, et à baisser la température de l’eau de la piscine de Sportica.

Un passif excessif épinglé par la Cour des comptes

En 2021, la Ville a même vendu pour 860.000 euros son chalet d’Entremont, en Haute-Savoie, qui a vu plusieurs générations d’enfants gravelinois partir en classe de neige… Le bâtiment était devenu trop cher à entretenir. La municipalité s’était aussi séparée de son centre d’hébergement. Et elle chercherait volontiers aujourd’hui un exploitant pour son bowling.

La gestion de l’ancien maire, Albert Denvers, n’a pas été exempte de toute critique. En 1999, un rapport de la Cour des comptes relevait plusieurs entorses au code des marchés publics, avec la prise en charge de certains personnels pourtant mutés à la Ville de Lille, des charges d’effectifs qui avaient augmenté au rythme de 9,3% entre 1989 à 1995, des subventions astronomiques au club de basket local (qui aujourd’hui évolue en Betclic Élite, premier niveau du basket-ball français) mais aussi 350 agents communaux auxquels la municipalité distribuait des indemnités « dans des conditions irrégulières ou étonnantes » comme une prime de jouet aux agents n’ayant pas d’enfant, une prime aux retraités, et même des prêts employeurs.

La Cour des comptes dénonçait également le coût d’études pour divers projets comme le « Musée de l’aluminium », le « Centre international des découvertes » ou le « Centre international de découvertes et de vacances »…qui avaient englouti alors la bagatelle de près de 20 millions de francs (autour de 4,5 millions d’euros d’aujourd’hui)… sans jamais voir le jour.

L’arrivée de deux nouvelles tranches ne résout pas tous les problèmes

« Jamais je n’aurais imaginé être amené à devoir arbitrer un jour le budget fonctionnement pour garder un minimum d’investissement », soupire le premier édile, aujourd’hui réduit à serrer la vis. « Nos besoins d’investissements sont colossaux : le budget municipal n’aurait par exemple pas pu consacrer les 12,5 millions d’euros que subventionne aujourd’hui le conseil régional des Hauts-de-France dans le cadre de son appel à projets pour la réalisation « d’équipements sportifs d’excellence ».

La bonne nouvelle, c’est que l’arrivée de deux nouvelles tranches nucléaires (deux EPR2 annoncés par Emmanuel Macron en 2021) sur le site de Gravelines garantit quand même certaines recettes fiscales dans la durée pour la municipalité et l’intercommunalité.

Même si le maire va devoir composer avec les nouvelles règles d’urbanisme, notamment avec les contraintes de la démarche Zéro Artificialisation Nette (ZAN).

« Alors même que nous ne toucherons pas plus de fiscalité par le jeu des exonérations préalables à l’arrivée des deux nouvelles tranches, nous devrions démarrer d’ici 2026 la construction de 800 logements pour 2030 : je ne sais pas si nous y arriverons », s’inquiète le maire.

« Rien que le chantier de construction [des EPR2] devrait générer 7.000 emplois et il faudra bien loger ces travailleurs, au risque de les voir affluer chaque jour sur les autoroutes A16 et A25 déjà engorgées. »

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17 Mars 2023, 12:30

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David

je suis un blogueur David im tech, pro du marketing numérique depuis 8 ans. Ingénieur en informatique de profession et j’aime trouver de nouvelles idées qui améliorent le référencement des sites Web. J’aime partager des connaissances et des informations sur de nombreux sujets. Mon objectif est d’augmenter la visibilité en ligne ainsi que de partager ses pensées. En plus de cela, j’aime lire et écouter de la musique.

Lien source : Pourquoi Gravelines a du mal à boucler ses fins de mois malgré la manne du nucléaire

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