
Alors que l’Europe souffre des conséquences de la rupture avec Moscou depuis l’invasion de l’Ukraine le 24 février 20222, l’économie russe fléchit mais tient le choc. Malgré les sanctions occidentales mises en place depuis près d’un an, l’économie russe ne s’est pas effondrée. Selon un rapport du Fonds monétaire international (FMI), publié le 31 janvier, la Russie est certes tombée en récession l’an dernier mais la baisse de PIB est relativement modeste (-2,2%) Surtout, l’économie russe ne devrait pas tomber plus bas et repartir à la hausse avec une petite progression de 0,3% en 2023 (soit légèrement en- dessous des perspectives de croissance pour la zone euro établies à +0,7% en 2023) puis d’une hausse de 2,3% en 2024. Une croissance qui qui serait alors meilleure que celle de la zone euro qui remontera seulement de 1,6% d’après le FMI.
Si l’économie de Moscou n’est pas au beau fixe, la situation est néanmoins loin de ce qu’avait prévu le FMI au printemps 2022. En avril, le FMI anticipait une chute de 8,5 % du PIB russe en 2022…
Sanctions occidentales
A l’origine de cette croissance en berne : les sanctions occidentales, notamment européennes. Imposées lorsque Moscou a annexé la péninsule ukrainienne de Crimée en 2014, elles ont été considérablement renforcées après le début de l’invasion en février 2022. L’UE a par exemple imposé à la Russie neuf séries de sanctions depuis le 24 février dernier. Les mesures ont notamment touché les principales exportations de pétrole de la Russie, coupé ses banques du système de paiement mondial Swift et ciblé personnellement le président Vladimir Poutine. Bruxelles travaille sur une dixième série de mesures. Toutes viennent d’être prolongées pour une durée de six mois. La Commission européenne travaille actuellement à l’élaboration de propositions pour un dixième cycle de sanctions. Mais il devient de plus en plus difficile de trouver un accord entre tous les États membres, alors que l’Ukraine a appelé à sanctionner l’industrie russe des missiles et le secteur de l’énergie nucléaire. L’UE envisage également d’étendre les sanctions à l’allié de Moscou, le Bélarus, utilisé par le Kremlin comme relais à l’effort de guerre russe contre l’Ukraine.
Les coupures de gaz vers l’Europe ont plombé Gazprom
La compagnie gazière Gazprom, détenue à 100% par le Kremlin, a notamment beaucoup souffert de la rupture commerciale entre l’Europe et la Russie. Ses exportations vers les pays hors-CEI (la Communauté des États indépendants, qui rassemble plusieurs pays de l’ex-URSS) ont en effet baissé de 44,5% par rapport à la même période en 2021, à 95,2 milliards de m3.
« Je tiens à souligner tout de suite que 2022, bien sûr, s’est avéré très, très difficile », a admis le patron du groupe gazier russe Alexeï Miller lors d’une conférence de presse téléphonique fin décembre, tout en notant au passage « des changements radicaux sur les marchés de l’énergie », entraînés par les conséquences des sanctions internationales contre Moscou en représailles de son intervention militaire en Ukraine.
D’après la Commission européenne, avant la guerre, l’Union européenne consommait 400 milliards de mètres cube de gaz, dont environ 45% provenant de Russie, soit 155 milliards de m3. Et Gazprom a, de son côté, annoncé avoir extrait entre janvier et novembre 2022 « 376,9 milliards de m3 de gaz » , soit près de 20% de moins que sur la même période de l’année précédente.
Les revenus pétroliers de Moscou en forte baisse
Selon les économistes du KSE Institute, un think tank basé à Kiev, la Russie a engrangé en décembre 12,6 milliards de dollars de revenus pétroliers, soit 2,1 milliards de dollars de moins que la moyenne des revenus mensuels de 2021.
« Nous anticipons un effondrement des revenus du pétrole et du gaz en 2023, ce qui va rendre la Russie vulnérable », estiment-ils, soulignant que d’ores et déjà « le différentiel entre le Brent et l’Ural est passé de 20-30 dollars par baril à 35 dollars en décembre ».
En raison de cette décote, consentie à ses principaux clients que sont devenus la Chine, l’Inde et la Turquie, la Russie a perdu l’équivalent de 50 milliards de dollars en 2022. Un effet amplifié par la dépréciation du rouble depuis juin face au dollar.
La situation semble donc durablement négative pour Moscou comme pour les 27. Et les perspectives économiques vont peut-être encore s’assombrir, du moins à court terme, suite au nouveau train de sanctions prévu à partir du 5 février portant sur les exportations de produits raffinés (essence, diesel, gazole, kérosène…), dont les États-Unis et les pays de l’UE discutent toujours les différents plafonds.
L’UE a déjà interdit le transport maritime du pétrole brut russe (à partir du 5 décembre 2022) et interdira les importations par bateau de tous les produits pétroliers russes à partir du 5 février 2023.

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Lien source : En 2024, la croissance économique de la Russie devrait dépasser celle de la zone euro, selon le FMI