
Successeur de la préfète Fabienne Buccio, Etienne Guyot, nouveau préfet de la Gironde, de Nouvelle-Aquitaine, et de la zone de défense et de sécurité Sud-Ouest, a répondu ce, mardi matin 31 janvier, aux questions de la presse. En poste à Bordeaux depuis hier, le préfet Etienne Guyot, qui était jusqu’ici préfet de Haute-Garonne et d’Occitanie, à Toulouse, a pris soin de ne pas débarquer au port de la Lune la fleur au fusil et a préalablement pris contact avec tous les élus clés du département.
Y compris avec Pierre Hurmic, le maire EELV de Bordeaux, pourfendeur du Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO), projet que le nouveau préfet de Nouvelle-Aquitaine a porté de 2021 à 2023 à Toulouse en tant que préfet coordonnateur. Le GPSO consiste à construire deux nouvelles lignes à grande vitesse au sud de Bordeaux vers Toulouse et Dax. À Bordeaux une petite musique semble s’imposer pour dire que le nouveau préfet a gagné le match de la meilleure première prise de contact avec les élus girondins. Etienne Guyot connaissait déjà plusieurs d’entre-eux, comme le patron de la Région, Alain Rousset, ou celui de Bordeaux Métropole, Alain Anziani, mais il a bien préparé son arrivée.
Un préfet qui connaissait déjà l’Aquitaine
Face à la presse, il a déroulé une intervention construite à partir de quatre priorités : sécurité (sous toutes ses formes) ; économie-emploi-croissance-esprit d’entreprise ; transition écologique ; cohésion sociale et territoriale. Etienne Guyot s’est tout d’abord félicité d’être revenu en Nouvelle-Aquitaine, région qu’il a connu sous sa version Aquitaine de 2007 à 2009, en tant que préfet du département des Landes, mais aussi en début de carrière, lors de son premier stage professionnel à la préfecture de Périgueux, « au siècle dernier » a commenté le haut fonctionnaire né à Nancy (Lorraine). Le préfet n’a pas manqué de reparler de son dernier poste à Toulouse et de son investissement dans le GPSO en tant que préfet coordonnateur.
Un projet ferroviaire à 14 milliards d’euros tiré de son état semi-comateux le 14 mars 2022 par le Premier ministre Jean Castex à Toulouse, où il suscite l’unanimité, puisqu’il va permettre aux Toulousains de rallier Paris en trois heures en passant par Bordeaux. Mais le GPSO continue par contre de faire débat en Nouvelle-Aquitaine, en particulier à Bordeaux, en Gironde, en Charente et même au Pays basque français et jusqu’à la frontière espagnole, les maires de Bayonne et d’Irun ayant récemment condamnés ce projet. Au point que Jean-René Etchegaray, le maire de Bayonne, qui est un quasi lehendakari (chef de gouvernement) du Pays basque français, en tant que président de la communauté d’agglomération du Pays basque, est venu jusqu’à Bordeaux ce week-end faire connaitre son opposition.
GPSO : Etienne Guyot promet de rester à l’écoute
« Le GPSO pour moi c’est fini. Je ne suis pas venu en Nouvelle-Aquitaine avec cette casquette, qui revient à Pierre-André Durand mon successeur à Toulouse, nouveau préfet coordonnateur pour la ligne à grande vitesse. Il est vrai aussi que cette fonction m’a permis d’entrer en contact avec de nombreux élus en Nouvelle-Aquitaine, à commencer par le président de la Région, Alain Rousset, mais aussi dans les départements, les agglomérations et de nombreux établissements », a recadré en substance Etienne Guyot.
Le nouveau préfet de la Gironde et de Nouvelle-Aquitaine est parfaitement clair sur les objectifs mais aussi la réalité du terrain, ce qu’il a voulu bien faire comprendre.
« Le GPSO est un projet dont je sais qu’il est contesté et qu’il a des opposants en Nouvelle-Aquitaine. Mais il a été déclaré d’utilité publique. C’est la volonté de l’Etat. Et, dans ma région, je l’appliquerai tout en restant à l’écoute », a souligné Etienne Guyot.
Il a rappelé au passage que la société de financement du projet a bel et bien été créée et que l’actuel préfet coordonnateur du GPSO y siège en tant que commissaire du gouvernement.
Sortir les grands projets du zéro artificialisation nette (ZAN)
Etienne Guyot a volontiers reconnu que le rapport du Conseil d’orientation des infrastructures (COI) inquiète beaucoup de partisans du GPSO. Tout en précisant que ce rapport, qui examine plusieurs scenarii plus ou moins optimistes pour la réalisation du projet, n’est pas encore officiel. Que c’est un conseil qui n’a rien à voir avec une décision. Questionné sur l’obligation de respecter l’objectif de zéro artificialisation nette (ZAN) et ce projet du GPSO, qui va entrainer la destruction de plusieurs milliers d’hectares de zones naturelles, le préfet de région s’est voulu pédagogique.
« La grande vitesse ce n’est pas seulement relier Toulouse à Paris en trois heures avec la création de cette ligne à grande vitesse. Parce qu’il faut bien comprendre que la LGV va permettre aussi de diminuer le nombre de liaisons aériennes entre Toulouse et Paris. C’est pourquoi il faut faire en sorte que les grands projets d’infrastructures nationales puissent être retirés du ZAN comme l’a déjà demandé Carole Delga, la présidente de la région Occitanie », a déroulé Etienne Guyot.
Malgré le bon accueil qui lui a été réservé au port de la Lune, le nouveau préfet de Nouvelle-Aquitaine n’a pas fini d’entendre parler du GPSO. La mobilisation croissante des élus basques sur le sujet pourrait-elle finir par rabattre ce projet dans sa dimension Bordeaux-Toulouse ? Cela semble peu probable. Tout comme cela n’est pas une préoccupation à Toulouse où est attendue une liaison LGV avec Paris via Bordeaux : ni plus ni moins.

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Lien source : À Bordeaux, un nouveau préfet de région encore marqué par le dossier GPSO